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FENETRE NOIRE DE LA NUIT DE NOCE

UNE METHODE POETIQUE PAR LAQUELLE LA FENETRE EST OUVERTE

“Le mythe et la possibilité du mythe se défont : il ne reste qu'un vide immense, chéri et malheureux” – Georges Bataille

“Je veux le feu qui peut toujours s'embraser d'une étincelle issue d'entre les pierres du temps...” – Annie Le Brun

 

La nature sensible d'une éclipse biologique, où les effets à un niveau purement physique, menaceront d'assombrir les aspects les plus secrets de la raison et du désordre. C'est la condition échevelée qui précède l'émergence absolue du merveilleux dans une perception ordinaire de la réalité. C'est la lueur de l'hérétique qui signale la beauté de la pollinisation érotique qui couvre et ré-engendre la cité qui fait de la mariée une fontaine luminescente dans la Cité de l'Obscurité que nous habitons comme des spectres griffonnant des messages fiévreux, des balises cryptiques et des lynx lumineux, assez souvent pour ravir et imprégner les forêts qui nous hantent sans fin...

Des travestissements poétiques qui ouvrent des brèches dans les digues depuis l'envers et au delà, depuis une distance bien plus grande, plus profonde et plus sombre, sur des siècles d'étendue dans les deux sens. Une déclaration de pureté est indispensable, et le souci de soi est une qualité bien inutile en regard d'un lien parenté avec un discours magique: il faut une pureté précise de l'entendement pour avancer...

Le simple sentiment, pris sans distinction morale séparé de cet état de grâce sans contraintes, le Pur, que «les amoureux sont plus dangereux encore que les meurtres» présuppose une évocation précise et merveilleuse. Un dévoilement merveilleux comme une averse soudaine, comme un feu de joie qui apporte la mer dans le métabolisme des constellations capricieuses.

“Les silences vont et viennent comme des mariées...”

Automatique, clairvoyant, inspiré, dérangé, occulté: le flux des mots a toujours été troublant dans les environs malaisés des lisières du magique, ce qui met l'accent sur l'innocence dernière de la rencontre. Les images se rencontrent comme des amants, le souffle d'une respiration sur l'autre, une qualité spectrale en caressant une autre, un disjoncteur jeté après l'autre, en lapsus visuels... Un jeu purement dialectique du hasard désirable. Cette ombre qui persiste au sein de votre regard, ces personnages, cette réunion secrète, les hybrides font pencher leurs chapeaux dans votre direction... Le scintillement des paupières... La transformation progressive qui rend un voyage négatif, un geste qui parvient à saisir son contraire, le double d'obscurité qui vous refait intact.

Tout fait sens dans l'éclair qui frappe votre arbre, l'apparition soudaine de milliers de sphinx qui volètent à votre porte, le couple de chouettes dans le jardin, l'incendies de forêt qui se produit dans la maison où vous êtes né, ces accidents qui marquent la fontaine de molécules à un niveau qui frappe l'accord de votre passage par ces portes inhospitalières, frappant l'or... Le reste est sans égal.

“La passion indicible de la fille du Gardien de la Nuit...”

Plus sombre, toujours plus sombre ... Tandis qu'un sens de la clarté pourrait favoriser une poésie de la lumière, de l'obscur se montrant au grand jour, au delà, il peut y avoir aussi d'autres penchants, de préoccupation délibérée et par un assombrissement du jour, midi se montrer à minuit, tel un objet fantôme. L'ombre d'une illusion. Il n'y a pas d'obscurité plus solitaire que celle que l'on s'invente. Narcisse ne voit que lui-même, et non les autres qui le hantent, et c'est ce reflet de lui-même qui s'enflamme et brûle d'un feu noir au beau milieu du jour.

Je crains de ne jamais échapper à la fascination de la relation obscure et magique entre la réflexion et l'ombre. La réflexion, quelque narcissique qu'elle puisse être ou non, où, dans une certaine mesure on se trouve confronté à soi même, et l'ombre comme un lien distinct entre le psychisme, votre réflexion, et ce qui passe au-delà des lisières de votre corps. Ces deux catégories de mimétisme, externes au corps, mais qui s'y fondent prêtent un air de misère et de cruauté toxique à la fantaisie d'une promenade vespérale qui laisse un tourbillon de poussière de craie dans l'herbe: des messages de portes à l'ouverture imminente se multiplient pour les arcs de votre plaisir. Le soleil apparaît de nuit, comme une autre forme de conscience, un miroir sans tain...

“Les jumeaux deviennent des minéraux précieux...”

Cela germe dans la nuit sous la pluie, miasmes chatoyants de la forêt, dans le bourdonnement d'une réflexion sombre, et nourri par des animaux, attirés par la chaleur du parfum ambigu qui en émane. Et la beauté est est dans le bavardage inutile de sa propre ombre. La présence s'en déroule en une sorte de complot qui ne se termine jamais bien. Comme un appareil à rayons X cela déterre les clés infinies d'une serrure qui ne fonctionne pas.

Le vent qui vient de cette forêt est plus lumineux l'obscurité plus profonde, et le résultat de la conscience comporte plus d'étoiles, plus d'incendies et de bien plus nombreux passages...

Des trônes poussent dans cette même forêt, nés des mots qui se dispersent comme des spores quand on les prononce à voix haute, des salamandres de la discorde et de la présence troublante. Cette même conscience mue par la lumière des étoiles et les gestes solennels de faussaires du 15ème siècle, dans une petite ville d'imprimeurs et d'alchimistes à la recherche de l'instant parfait, dans une rue d'une circonférence moindre que celle d'une chambre éclairée par des bougies.

“C'est midi. Le négatif d'une rivière originelle...”

 

DES SINGES A LA BARRIERE

“Fleurs spectrales, ces incubes et succubes embaumés” - Ghérasim Luca (en substance).

On vous rappelle la poussée essentielle des restes lumineux dans l'angoisse du réveil au sortir d'un rêve merveilleux, lourde des arches et des fenêtres d'Al-Akaba, ce pourvoyeur d'antiques printemps plus aériens et plus humides que des vêtements abandonnés planant encore dans les ténèbres. Je peux rappeler tes traits, comme je les vois toujours, gracieusement et sans merci - même voilés, ils éveillent en moi une sensation d'anomalies inquiétantes gazouillant doucement dans les plis douloureux des rideaux du soir. Tes boucles de cannelle sombre, les clés et les serrures de ton squelette enflammant les blés d'or des arcades... Lettres d'amour dispersées aux quatre coins, en forme de dunes qui envahissaient la ville des serruriers et des sorcières. Une faim qui défiait la gravité était tienne. Je n'étais qu'un enfant sans nom ... Un gant vide de toute main. Une lueur tiède.

“Le bain devient un affluent de ta splendeur, et le poignard de sa saison des amours à minuit: elle vous ouvre avec le bourdonnement de ses liquides sensoriels, sa sève visionnaire, et elle pond ses oeufs en vous ...”

C'est dans le poids des mots qui rendent les sorts de la coulée de fonte et les riches routes commerciales en balance entre la nuit et jour, qui signifie soit le danger soit l'entretien d'adaptations en temps de conflit. Tu n'as jamais été dans un endroit particulier à un moment donné, mais une volée de graines. Elle était mal adaptée à l'offrande, disgracieuse quant aux symétries vagues. Son apparition fantomatique suivait l'insistance des rêves. Tu étais l'orpheline et le jumelle, et ton propre miroir. Elle est cendres et cousin éloigné, une substance de mélancolie ...

“De l'instant où l'on part à celui où l'on revient, le monde s'inverse et vibre dans l'esprit, coulant dans les artères et les flux de la pensée qui truelle sa tanière hors de l'esprit, gardé par la fille des hiboux et des Navigateurs qui ne dorment jamais - enflammés par des météores dans les cabinets de l'espace imaginaire qui se multiplie à la vitesse de la lumière... C'est toi, à la barrière, lisse et arrondie comme une panthère, et propulsée par des tangentes optiques pleines des remèdes des coureurs des nuits et des jongleurs de la plus haute volée. Une seule goutte d'argent annoncera toujours le moment de ta réceptivité au changement de la garde, la mise sur écoute de la canne d'un aveugle, et avec la grâce la plus dangereuse, la rose noire à longue tige trouve ainsi sa voie, sans fanfare, dans l'antichambre où les secrets de l'univers bourdonnent et cliquètent comme des jouets à ressort. Ce n'est pas merveille alors, que le Devin soit amoureux et qu'il ait toujours été amoureux de la réfraction de la lune dans l'alcali d'or de ton haleine lourde, et de la rapidité de cristal sur tes lèvres... Quand tu te déplaces, la pensée de la transparence pèse plus lourd que l'aurore quand elle tombe, et se trouve pour jamais transférée vers la porte du non retour, qui ne s'ouvre que pour la clairvoyance de la clé, à laquelle elle s'est jointe."

Les impératifs poétiques requièrent cette sorte de pureté, cet abandon insouciant aux éléments (ces engins sans ailes qui pourtant arrivent toujours avant vous) et une vue d'une grande hauteur, sous un coven d'enchantements couverts de fourrures (ceux qui ont taillé vos traits dans le vent) et avant même que des mots soient prononcés avec des connotations négatives: par exemple, le personnage qui passe ses jours à écraser la lumière jusque dans la structure complexe de ses os, si blancs, si éblouissants en leur absence, en chuchotant ton nom et les détails de ton infortune ...
Des os qui croissent dans le désert, et deviennent des villes qui défient les lois acceptées de l'équilibre, libérant les sons et les hormones de lutins qui dansent, les flacons de filles impénitentes et leurs soupirants d'ombre, les couteaux et les blessures qui mettent en cause l'aube et ses feux sombres ... Et cette rivière sans pareille qui tourbillonne autour (et puis disparaît à l'intérieur) de votre épaule drapée, mordue par un châle assoiffé.

“Je suis ta méthode de voyage et le calcul futur de tes attentes. Je peux voir dans ton sommeil ; tu peux voir dans le mien... Nous sommes ensemble incognito avec nos étriers et nos liquides, et nous ne suivons que les signes éclairent ceux qui doivent les suivre -- A part, nous formons le papillon spectral de l'incandescence."

 

LA SURFACE DU REVE

“Le navigateur de la félicité est une cheminée fumante, dans la portion illuminée du rideau..” - Alejandro Puga

Lorsque la vue des chouettes se déplace à travers le plan central, brûlant vivement comme une porte laissée grande ouverte et sans surveillance, il y a des mesures précises qui permettent aux ailes de l'éther de vous suivre, quand vous dormez, quand vous marchez dans les épines de la vengeance et de la foudre, lorsque le gardien de zoo déverrouille votre mémoire, quand le rire se recroqueville sous la table des étincelles et des commandes, lorsque le dernier à arriver s'habille vite dans l'accoutrement le plus approprié aux animaux sans nom, quand la mélancolie d'étranges cristaux réfute votre présence, partageant votre sang avec des étrangers, quand l'éclipse terrestre se lève à travers votre corps en laissant de côté votre cœur, il y a des larcins généreux et nobles qui sont assez beaux, même pour les morts, quand ils vibrent dans les coins poussiéreux, comme des vases pleins de transes et d'autres exploits embaumés, qu'ils tirent à vue sur les étoiles, qu'ils laissent des indices obscurs mais puissants, des excuses, missives griffonnées à la hâte, un parfum d'améthyste, des fils de science médiévale, un roi et une reine en combat mortel et des caresses nombreuses comme des lucioles dans un lit de ténèbres et d'invisibilité. Une nuit solaire, au-delà de tout doute raisonnable. La forme de la trahison est douce au toucher, et fluide comme un baiser volé.

“Je suis le bassin de lumière autour de la solution sombre ; trempez-y vos mains et étalez la sur votre corps, ravagez la marée qui attache et hypnotise... Percez la et faites en mythe... Emportez sa vie et donnez lui le clair de lune, et puis faites la revivre et donnez lui souffle....”

 

VAISSEAUX LUMINEUX

“Maintenant sonne cette heure exacte où le hasard referme la parenthèse qu'il a ouvert pour nous, où tout ce que    
nous pouvons faire est de choisir entre les outils du désespoir et le vil baume de la consolation ” - Georges Henein

L'apparition soudaine d'un paysage transparent émet des sensations de picotement du cristal quand on le lèche, puis qu'on l'avale tout entier ... L'amour fleurit dans les chambres centrales de ceux qui sont venus pour porter témoignage, offrant des ailes à longues nervures. Pour toutes les intentions et les buts les plus majestueux, la transparence est une poussière cramoisie, un pollen agressif, comme la substance qui se propage dans tout l'univers à façon du temps. Il n'existe aucun moyen de surmonter ce flot, ce sentiment poignant d'une qualité illusoire, riverain d'un sommeil agité, sans recourir à une errance sans fin. Les feux de forêts pourraient aussi combler l'écart avec une respiration difficile, avec des dons psychologiques indicibles et des contes absurdes. Le mouvement des ombres loin de leurs sources pourrait ralentir cette caractéristique irrascible. Les astuces de ce genre sont une source inépuisable de rouets introduits en contrebande du Liban, où de beaux et tout petits oiseaux brillent comme des fils dans le corsage d'une statue qui rêve.

L'humour est le lever de soleil d'un nageur perdu en mer.

Il y a des orchidées qui sont plus belles avec des dents au travers desquelles des caresses dangereuses coulent et sourient en un conflit mortel...

Est-ce l'essaimage des abeilles ou le passage d'ombres faites d'eau et de feu?

 

DIMENSIONS NON NATURELLES

“Ici est représentée la noirceur obscure qui entre dans le centre dont elle vint" – Jacques Tesson. Le Lion Vert.

Il y a une révélation que les mots peuvent englober, qui se déverse dans la rue comme une réflexion après coup, un flux héraldique armé de revolvers d'un volte-face absolu, vers une perspective de mouvement plus désirable, geste et intensification de l'ouie. Un effort fantomatique, une mer infrarouge qui conduit les pierres des attractions magnétiques à traves les passages souterrains d'une chambre nuptiale éclairée par le sadisme tentant des statues. Les soirées sont magnifiques.

Les fugitifs, les fous, les poètes, les enfants, les tornades, et tous enveloppés dans le tremblement des feuilles si étranges et inattendues comme des amants qui tuent le temps. La falsification des heures languides qui troublent les sorcières de la sanguinaire et les oxydes d'aube qui soutiennent le poids de ton regard redoutable contre toute opposition, installe un point de fuite de sable mouvant pour le portrait de fruit défendu. Pas un instant à perdre. Désespoir si doux. On sonne une cloche pour la cérémonie de la saisie des fantômes, au dessous des abeilles de la psychologie inverse et autres phases de la lune.

Une ville dans le désert près de la mer est votre déguisement d'arrivées et de départs incessants. Vous n'y êtes jamais allé, mais c'est venu à vous dans le petit matin, avec ses télescopes et ses images fanées, c'est venu à ce moment où vous étiez le moins résistant aux fluctuations du temps, ses ventilateurs qui tournent follement et ses silhouettes, ses chrysalides diaboliques et ses robes en désordre ... Quand vous vous êtes raidi, en pivotant pour la lycanthropie énigmatique de la lumière, dans le miroir, dans la dernière voix de la soirée... Votre portrait révèle le flou vrombissant de civilisations perdues et de femmes inconnues brandissant des respirations sombres.

“Du Pur carbone ! Un soupir à peine audible comme un corps précieux d'eau, gardé en vie et éveillé pour des siècles"

Il y a le câlinement de votre forme dans les rues tristes, des salles remplies de paysages et des mesures désespérées qui vous tiennent en place, éclairées par les incendies et les repaires qui vous démasquent dans l'exubérance luxuriante de chaque animal qui vient souffler sur vous dans la houille de votre ombre.

La délicate aberration de l'espace secret qui rend les profondeurs de la mer la nuit,aussi brillantes et lumineuses que le réveil sain et sauf chaque matin quand on a oublié qui on était la veille.

Les alchimistes, comme ces femmes qui vous ont hanté, avec leurs cabinets ensorcellés, et malaisés leurs flacons de divertissements extra-sensoriels, de situations difficiles et de recoins obscurs du monde, chatoyants, d'arrêts grandioses et de fauconnerie triste... Ces alchimistes des mots de passe secrets, au travers des miroirs, ôtant aux miroirs le tain de la soif de la connaissance basée sur certaines vérités téméraires qui ont répandu partout la conscience comme des contes de mesures perdues, et la multiplication des identités. En cela, il y a les falsifications d'objets idéaux qui valent leur pesant d'or. Vous ouvrez lentement les fenêtres de la nuit tandis que les métiers à tisser de la lucidité sensible enfilent votre voix dans les yeux des loups. En vue de la faim ...

La sagesse est un couteau dans le foyer d'une boussole sanglante au fond d'un puits.

 

L'HEURE DOREE

“Ni cérémonial, ni incantation, ni rites, mais l'atteinte de l'état de lucidité
où la notion de temps devient un fruit qu'on peut peler .” – Robert Lebel

Sur une table de brouillard lumineux, dans une salle aux murs de houille, les visiteurs arrivent et s'en vont comme des fantômes plus désirables comme eau que comme souvenir. Ils manipulent le temps en mouvements splendides qui pourraient être à la fois sublimes et dangereux en tant que forme de paysage érotique - en un sens animal de l'être, quand le désir poursuit l'objet qui l'affame. Mouvements qui imitent la vitesse du quartz, qui commence à grandir et à se répandre comme une vague organique, emplissant la ville de baisers tendres, ou bien l'emplissant des crimes de la passion qui allument tous les petits coins et toutes les niches du monde.

 

LA REVANCHE DU COLIBRI

“L'amour est un complot pour commettre des mutilations.” - Anonyme

Il y a très peu de raisons pour que les obsessions magnétiques ne soient pas les reflets biologiques de miroirs dans la forêt sous la pluie. C'est dans le souffle qui voit son jumeau aligné magiquement sur la folie des évenements lointains et qui chasse pour agrémenter son initiation dans la non localité de la violence poétique. La lumière du soleil est le prisme de la nuit et le phénix de son éveil fatal. Le temps se meut dans une direction très différente. La transparence est l'anomalie de la dévastation : l'euphorie est l'art du désordre. Quand elle vient à vous, le matin est la revanche du colibri.

 

POINTS DE FUITE

“L'essaim d'abeille, l'éclair et la condamnation absolue sont les trois angles obliques de notre sommet” – Rene Char

La navigation sera toujours inspirée par les maîtres astrologues de l'Orient, scintillants ambassadeurs qui ne laissent aucun mystère caché et invitent à sortir d'endroits obscurs es parfums les plus déraisonnables pour apaiser les craintes des intuitions puissantes qui éblouissent les marques de vos tombes. Votre confiance dans la façade errante est d'une tonicité acide. Le sépia fou des carrières idéalise le corps diaphane et les greffes de votre causalité... A chaque changement de votre présence, pour l'autre par un autre, il reste les jauges divergentes d'une absence qui force à penser. Les notes que vous avez laissées derrière vous ont été remplies de références obscures à des cosmologies archaïques, tandis que les images elles-mêmes négocient des doutes royaux... Quant à savoir où et quand exactement, vous avez dansé à la belle étoile dans les abattoirs. Des ligatures merveilleuses sont restées...

 

LES ETRIERS ENCHANTES

“Une nuit en balancement, une nuit suspendue.” - Jean-Louis Bédouin

L'avenir est une forme de désir. Vos yeux la projection de fusées traçantes par dessus l'abîme. Les mots qui charment sont les lacérations d'inondations Saphiques qui subjuguent les moteurs de la ville. La confiance n'existe pas sans ses racines de sorcellerie, ou ses fleurs de trahison. Il n'est rien d'harmonieusment proportionné qui broie ses couleurs rayonnantes hors de la fumée comme des corbeaux hors du feu. Les fluides optiques couleront toujours dans la direction de la lune, sauf chauffés jusqu'au degré de conflagration désirable : voir n'est pas voir ce qui n'est pas là, sans une passion aveugle caressée par la vitesse des épines. Il n'y a de conquête qu'à travers les flammes, la fourrure charmeuse et le massacre au milieu des pins, où les étoiles scintillent à l'esprit comme des salles qui s'évanouissent lentement. Les incantations sont tigres, la voyance est pluie, et la conscience fait de même. Vous laissez la fenêtre du raptor.

 

PHASES DE LUNATIQUE

“Aussi étrange qu'il puisse paraître, le visiteur était venu et reparti” – Eric Bragg

Le point de mire argenté et ténu de regards lacérés qui dissipent les cendres d'une Angelique fiévreuse, (dans sa robe de crépuscule à la forme de sang, naufrage somnambule) cloué aux chevrons sous l'apparence d'un esclave royal compromis, (le rapport de force déséquilibré à l'aube , la jubilation insupportable...) ses grands et déraisonnables désirs, d'un poli irréprochable ... C'est sa joie qui allume les torches, qui libère les clés trempées dans les yeux de rubis, sous les doigts et le manteau frappé de silex d'habileté médicinale. Elle a compris les derniers rites et les a marqués de ses cercles noirs, et lui (celui qui ressemble à ton ombre dans la blessure fraîche) était impeccable jusqu'au plus démodé des détails, n'apparaissait ni comme liquide, ni comme souffle. La transparence était l'épouse de l'assassin, et les serres de la lune des pavots poussant au travers des embrasures des portes. Le vent était une momie d'éther, et la perle invisible de dernier ressort est une fenêtre par laquelle on peut voir la danse des scorpions. La seule issue possible était un abandon insouciant. Les barrières se balançaient comme des soupirs...
Dans l'arborescence des miroirs qui se font face, les feuilles à l'oeil voyant arrangent selon le désir le langage des racines embaumées pour éclairer les masques nocturnes qui chassent et hantent, qui lacèrent les pierres aux sombres douleurs d'un regard qui déchiffre ton nom et ton étrange lignage. Le rendez-vous secret est une indication d'identité, quand elle s'y attend le moins, quand il déplace de la fontaine d'eau de promiscuité juste une fraction d'ombre à la gauche de ton visage, voilé par la clameur des mots qui jouent. Brillantes fissures de l'étreinte d'un voyant. Ton masque est une forêt consciente, une ville abandonnée, la chute de vêtements d'un précipice animal, et une lignée de vers incandescents.

Votre reconnaissance n'est pas la lumière du jour, mais le masque qui se retourne et vous jette un regard depuis la distance d'un wishbone qu'on ne peut rompre. Un multiple de deux. La rose aléatoire...

 

REMARQUES CONCLUSIVES

“Ne pars pas le matin suivant sans effacer ton nom, le vitrier saigne des fenêtres. N'oublie pas les ruches envahissantes de midi (pour les Grands Mirages) et ne renverse jamais l'eau des rivières du soir sans ces biographies douloureuses de bricolages gratuits et de manoeuvres évasives qui t'appellent, troublant le parfum inviolé qui dort dehors dans le noir, qui s'incline, qui luit, qui évolue et qui bourdonne......”

“N'oublie pas le crépuscule, qui se balance à ton paysage qui se dessèche dans le feu de ta réflexion sanglante, laissant partout des ombres, objets obscurs et salvateurs et parlant en des langues qui sont les plus brillantes des armes. N'oublie pas ces armes ...”

J. Karl Bogartte - 2009-06-17

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